Mardi 29 novembre 2011
En 2007, afin de faire vivre le pluralisme au sein de l’Assemblée Nationale, deux députés d’outre-mer, les députés communistes et les députés écologistes ont créé un groupe parlementaire technique, sous l’appellation volontairement neutre de « groupe de la Gauche Démocrate et Républicaine » (GDR).
Ce groupe reposait sur trois principes : la liberté de vote de chacune de ses composantes, une répartition des temps de parole permettant l’expression de chaque sensibilité et une présidence tournante que les écologistes devaient exercer pendant les 20 derniers mois de la législature, conformément aux engagements de nos composantes.
Alors qu’Yves Cochet s’apprête à rejoindre (le 7 décembre prochain) le Parlement européen, les députés communistes et du parti de Gauche décident unilatéralement de rompre le contrat conclu en 2007 et de porter de nouveau l’un des leurs à la présidence du groupe.
Pour justifier cette rupture, les représentants du Parti Communiste et du Parti de Gauche se réfèrent à l’accord électoral PS/Europe Ecologie-Les Verts qui prévoit une candidature commune dans la circonscription de François Asensi, député communiste sortant, élu pour la première fois en 1981… Les députés écologistes du groupe GDR se considèrent victimes de « représailles » politiciennes qui nuisent à l’esprit et au travail parlementaire dont ils n’avaient qu’à se féliciter jusqu’à ce jour.
Refusant ce diktat, les écologistes, exclus de fait du groupe GDR, siègeront donc désormais parmi les non-inscrits. Cela privera l’écologie d’un véritable temps de parole à l’Assemblée nationale : au moment même où les écologistes vont constituer un groupe au Sénat, cela démontre la nécessité d’une représentation équitable des écologistes à l’Assemblée nationale.
Elle sera la condition indispensable à l’existence d’une parole écologiste forte au sein du Parlement, qui ne sera pas soumise aux aléas des petits calculs politiciens qui semblent aujourd’hui prévaloir au Front de Gauche.
Anny Poursinoff – Yves Cochet – Noël Mamère – François de Rugy