DISCOURS INTRODUCTIF DE PATRICIA ANDRIOT
Vice-présidente en charge de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS)
Bonjour,
Vous êtes venus nombreux. Acteurs de l’ESS, salariés, bénévoles, porteurs de projets, acteurs du monde économiques, élus, … Votre présence ce matin est lourde de sens et de reconnaissance pour l’économie sociale et solidaire, je vous en remercie pour l’ensemble du secteur ESS, au nom du conseil régional et de Jean-Paul Bachy.
C’est donc avec grand plaisir que j’ai l’honneur d’introduire cette table ronde, qui sera conclue par Monsieur le ministre, Benoit Hamon.
Mesdames, messieurs,
L’ESS est à l’honneur ; et cela oblige l’ESS. Dans le contexte particulier de la période, dans le contexte particulier de cette journée, je voudrais quelques instants pour indiquer pourquoi le conseil régional a fait le choix depuis 2004, sous l’impulsion de Jean-Paul Bachy, d’installer une politique ESS que nous avons , dont j’ai a coeur de renforcer l’ancrage depuis 2010. Ancrage au sein des politiques publiques et ancrage territorial.
Je disais contexte particulier et je pense d’abord au contexte de crise économique, sociale, écologique ; ce ne sont pas que des mots, ce sont d’abords des souffrances individuelles et collectives chaque jour un peu plus nombreuses, alors même que notre société continue de s’enrichir, bien que plus modestement. Nous sommes au pied du mur de notre modèle de développement, de notre modèle de redistribution de la richesse, et sommes confrontés à des choix cruciaux. On ne sortira pas de cette crise, par de la continuité, toutes les voies sont à explorer.
Car évidemment, j’ai la conviction, nous avons la conviction au nom du conseil régional, et c’est tout le sens de notre politique, que l’ESS participe au redressement productif et à la transition écologique.
Je disais aussi contexte particulier, car nous sommes en période d’institutionnalisation de l’ESS, avec, après 10 ans de politiques publiques, la mise en place d’un ministère dédié rattaché à celui de l’Économie, point qui a toute son importance. Car l’enjeu particulier du moment est la reconnaissance de l’économie sociale et solidaire comme secteur économique à part entière.
J’ai dit que cette double particularité du contexte oblige l’ESS ; l’ESS est en quelque sorte au pied du mur ; l’ESS a la responsabilité d’être vecteur plutôt que secteur. Vecteur de transformation sociale, vecteur de redressement productif plutôt que secteur alibi ou vitrine. Pour être à la hauteur de cet enjeu, de cette responsabilité, plusieurs défis sont devant nous :
– décloisonner l’économie, renforcer les liens entre économie classique et ESS, et pour cela faire le premier pas. À ce titre, la région Champagne-Ardenne a été seule lauréate nationale du Prix de la Promotion de l’esprit d’entreprise remis par la commission européenne au titre de sa politique ESS.
– responsabilité dans ces valeurs et le respect de ces principes : les hommes et les systèmes ne sont pas infaillibles et l’actualité champardennaise, nous le rappelle nettement avec les difficultés de CESAME- SCOP.
– responsabilité de l’ESS de faire bouger la comptabilisation de la richesse. La création de richesses n’est pas que de biens et services, mais aussi du lien social. Une des caractéristiques du secteur est l’implication de ces bénévoles ; allons plus loin dans leur prise en compte.
– défi de légitimité, d’inscription dans la conscience collective. Cela nécessite de travailler sur la formation initiale et continue. C est d’ailleurs bien le choix que la région à fait avec l’installation d’une plateforme. Mais pour relever tous ces défis, l’ESS à besoin de démonstration :
1- démonstration à travers la Reprise-Transmission d’entreprise, défi de l’économie de notre pays, et de notre région.
2- démonstration sur les territoires, car c’est au niveau des bassins de vie que les liens peuvent se faire, les opportunités se saisir, les filières se créés, les savoir-faire se développer.
Dans les deux cas, les coopératives, outil ancien, mais statut d’avenir, si on en croit le rapport Lienneman, suscitent un intérêt renouvelé, que nous avons en responsabilité de valoriser et de créer les conditions de son développement à bon escient ! C’est pour soulever ces questions que nous avons fait le choix des ces deux thématiques lors des tables rondes.
Enfin, pour conclure mon propos, je veux insister sur le fait que la reconnaissance actuelle, le vent en poupe de l’ESS, n’est pas un aboutissement mais bien un commencement ; tous les défis sont devant nous. Nous devons être à la hauteur et c’est pourquoi je vous remercie d’être venus aussi nombreux car nous avons besoin d’être nombreux.