Par Patricia Andriot
Ce vendredi 21 juin, se tenait un colloque sur le thème précité auquel j’ai eu l’occasion de participer. Cette réunion avait pour objet de faire un point d’étape sur les PSDR (programmes de recherche “pour et sur le développement régional) menés en lien avec les réseaux ruraux régionaux et le national).
Les 4 ateliers ont été l’occasion de faire le point programmes par programmes, autour des questions suivantes : pourquoi, quand et comment utiliser la recherche dans des initiatives de développement régional ? Quelles conditions de réussite, points de vigilance, conditions de partenariat , modalités de l’interactivité entre acteurs de terrains et chercheurs….
Quels constats ?
A travers les thématiques des ateliers (agriculture, développement territorial, changements climatiques et environnementaux) la question du développement territorial rural était au cœur du sujet et les constats qui en ressortent sont très convergents et confirment si besoin en étaient la pertinence de tels partenariats d’une part et de la mise en réseau d’autre part.
En matière de développement territorial comme en matière de développement agricole, l’expérimentation de terrain, la mise en place de laboratoire d’observation in situ, le besoin d’interactivité, et d’une logique recherche qui ne soit pas que descendante, l’innovation sont très importantes ; et ce sont les atouts qui ressortent de la logique de fonctionnement mise en place dans les PSDR réalisés en lien avec les réseaux ruraux. Cette dynamique a organisé une connexion et une collaboration qui n’est pas naturelle et qui a besoin d’être provoquée et soutenue.
Les fragilités résident classiquement dans la différence de temporalité entre temps du chercheur et temps de l’action de terrain, ou encore sur des relations qui ont du mal à dépasser la relation interpersonnelle des acteurs mobilisés avec du temps pour s’institutionnaliser.
C’est bien la logique de recherche action de terrain, et sa mise en réseau qui semble pertinente tant pour avancer. En effet, l’institutionnalisation, la vulgarisation, la confrontation des résultats, et leur consolidation, leur diffusion, reposent beaucoup sur une mutualisation, une mise en réseau indispensable qui doit fonctionner comme une caisse de résonance.
Quelles perspectives ?
La table ronde de clôture réunissant les principaux acteurs institutionnels impliqués dans cette opération conjointe PSDR / réseau rural (commission européenne, MAP, DATAR, ARF, etc.) a permis de mettre en perspective cette dynamique. Soulignant que dans un contexte de besoin d’action et de retours rapides et de budget contraint, la dimension formation-action est un vrai levier et que sur la question du développement territorial, la connexion immédiate et la visée conjointe entre chercheurs et acteurs, tout comme le décloisonnement entre secteur d’activités (agriculture, environnement, énergies, transports… sont des exigences incontournables en matière de politiques publiques
Les décideurs présents ont conclu sur le fait qu’il y avait là de réels enjeux pour le réseau rural, qui devaient au niveau régional faire la médiation entre praticiens et chercheurs pour fournir des terrains et organiser l’interactivité, quant il est attendu au niveau national qu’il soit une caisse de résonance des résultats mis en évidence. Le représentant de la commission européenne a, quant à lui, annoncé non seulement le maintien, mais des perspectives nettes de consolidation des dynamiques du réseau rural qui devrait être utilisées à la fois pour renforcer la mobilisation des fonds européens par les Etats, mais aussi pour organiser leur utilisation décloisonnée entre fonds sur les territoires