Eva Joly réagit au rapport du Secours Catholique sur l’évolution de la pauvreté en France.
On le sait, la pauvreté se durcit en France. On oublie trop souvent qu’elle rajeunit : 1 jeune sur 5 sous le seuil de pauvreté, un sur 4 au chômage avec des pics allant jusqu’à 40 % pour les jeunes sans formation ou victimes de discrimination.
Cette pauvreté, ces précarités génèrent des inégalités qui ont des effets catastrophiques sur le long terme en matière de santé (hausse du nombre d’étudiants sans mutuelle) comme en matière d’éducation (décrochage scolaire). Malgré cela, le gouvernement s’obstine à refuser aux 18-25 ans le filet social minimal du Revenu Social d’Activité (socle). Quand ils travaillent en temps partiel, ces jeunes sont moins payés qu’un majeur de 26 ans qui bénéficie du RSA complément d’activité. C’est une réalité. Ce refus, au nom de la prétendue oisiveté des moins de 25 ans, est dogmatique et scandaleux.
Au mépris de l’égalité des droits ou des chances, on enfonce la tête sous l’eau de ceux qui perdent pied. Quant à la parodie d »extension du RSA au moins de 25 ans décidée en 2010, elle se fait avec des conditions d’accès tellement drastiques que le nombre de bénéficiaires est dérisoire. Le gouvernement et Mme Bachelot veulent revoir leur copie en décembre, la jeunesse a donc perdu un an.
L’autonomie de la jeunesse n’est pas un risque, c’est une chance pour notre pays. Pour la favoriser, Eva Joly supprimera toutes les discriminations liées à l’âge en matière d’accès aux minimas sociaux et fera de la lutte contre la précarité (stages contrats atypiques…) sa priorité.
Enfin, un revenu minimum sera attribué à tous les étudiants et jeunes actifs par un complément de revenu quelles que soient leurs activités : études, périodes d’orientation et d’exploration, engagement volontaire ; formation professionnelle ou modules d’accès à l’emploi.