Lutter contre les pesticides pour défendre les paysans

Worker Spraying in a Mandarin Orange Orchard

L’utilisation des pesticides est dans le collimateur de nombreuses
 associations de protection de l’environnement, de syndicats agricoles et
 de 
consommateurs. Ensemble, ils ont manifesté aujourd’hui au salon de l’agriculture à Paris. Pour José Bové, les pesticides tuent, les réduire c’est faire preuve de solidarité à l’égard des agriculteurs.

 

Malgré les promesses faites lors du Grenelle de l’environnement la France
 occupe la première place au niveau européen pour l’utilisation des 
pesticides. La pollution des eaux atteint des niveaux inquiétants. Les
 abeilles sont la cible collatérale de ces produits toxiques qui
 participent
 à la surmortalité qui frappe ces insectes. Celles-ci sont pourtant indispensables pour la 
pollinisation de nombreuses espèces végétales. Malgré l’insuffisance 
d’études cliniques fiables, de nombreux médecins n’hésitent pas à 
incriminer les pesticides utilisés en agriculture dans l’explosion des
 cancers.

Selon José Bové, député européen EELV et Vice Président de la Commission
 de l’Agriculture au Parlement européen, « Les pesticides tuent, ils sont d’ailleurs faits pour ça ! Il y a une 
dizaine de jours la justice a enfin reconnu cette évidence en condamnant
 Monsanto à indemniser un paysan charentais de 47 ans, Paul François. Celui-ci est gravement handicapé, après avoir inhalé des vapeurs d’un puissant 
herbicide,
 le Lasso, pourtant interdit depuis plus de 20 ans au Royaume-Uni.

La 
Mutualité Sociale Agricole ne peut plus ignorer des cas similaires qui
 sont 
maintenant considérés comme des accidents du travail. Exiger une réduction 
drastique de l’utilisation des pesticides, ce n’est pas manifester contre
 l’intérêt des agriculteurs mais au contraire faire preuve de solidarité à 
leur égard.

 En manifestant aujourd’hui au salon de l’Agriculture de Paris, les apiculteurs ne
 défendent pas uniquement leur gagne pain. Ils luttent également pour de
 nombreux paysans, en particulier les producteurs de fruits et de légumes,
 dont la survie économique dépend de la pollinisation effectuée par les
 abeilles. Sans elles, adieu poires, pommes, et cerises…



Comme dans bien d’autres domaines, les engagements pris par M. Sarkozy
 lors du Grenelle de l’environnement sont restés lettre morte. Ses attaques
 récentes contre les contraintes environnementales qui plombent la 
compétitivité de la ferme France sont cyniques et scandaleuses. La Suède a
 réussi à diviser par deux sa consommation de pesticides sans ruiner son
 agriculture. Nous devons suivre cet exemple. »


Photo : © © Atlantide Phototravel/Corbis