NUCLEAIRE: LES PLANS D’EVACUATION EN QUESTION

Fukushima, 1 an déjà. Après l’accident les autorités japonaises ont d’abord établi un
timide rayon d’évacuation de 3 km autour de la centrale, pour «protéger la population
des fuites de radiations». Le lendemain ce rayon est immédiatement porté à 20 km. Le
surlendemain, toutes les personnes habitant dans un rayon de 30 km ont reçu l’ordre de
se mettre à l’abri. Ce sont 215.000 personnes au total qui ont été évacuées. Les calculs
de l’Autorité de sûreté nucléaire française préconisaient un rayon de 70 km pour éva-
cuer la population. Au pire de la crise, l’évacuation de Tokyo (35 millions d’habitants!!)
fut même envisagée!

Et si une telle catastrophe avait lieu en France ? Même si nos autorités nationales et
locales affirment son caractère improbable, on peut se poser la question: quels sont les
plans d’évacuation prévus?

Sous la direction de notre préfecture locale, le PPI (plan particulier d’intervention) pré-
voit les mesures d’urgence à prendre en cas de catastrophe majeure pour protéger la
population. Le plan se donne 24 heures pour situer un rayon d’évacuation d’environ 10
km autour d’une centrale endommagée par un accident nucléaire. Ensuite on distribue
des pastilles d’iode aux personnes et on leur demande gentiment de rejoindre des salles
de regroupement. Enfin, les autorités s’engagent à informer de manière régulière les
populations résidant dans le périmètre du plan d’évacuation, avec distribution de bro-
chures et un numéro vert. Un vide abyssal.

Une fois passées les premières 24 heures de la catastrophe, c’est l’ IRSN (Institut de
radioprotection et de sûreté nucléaire) qui dicte les éventuelles actions des pouvoirs pu-
blics, en fonction de l’évolution de l’accident. Alors seulement et selon la concentration
de particules radioactives dans l’air, les autorités pourront envisager d’étendre enfin le
rayon d’évacuation au delà de la poignée de kilomètres initiaux.

Non seulement Europe Ecologie/Les Verts dénonce la politique nationale de déni pour
sa sous-estimation de la probabilité d’un accident nucléaire, mais critique l’hypocrisie
d’un tel outil sous sa forme actuelle. Toutes ces mesures de sécurité et de prévention
évoquées par le PPI ne sont évidemment pas très rassurantes. Les plans d’évacuation
nos centrales sont loin d’être suffisants pour protéger la population ! Un rayon insuffi-
sant, quelques rares exercices effectués en France qui n’impliquent pas ou peu la po-
pulation, les évolutions de la radioactivité ambiante absolument pas prévues par les
PPI, une sous-estimation flagrante de la logistique-évacuation… rien n’est donc planifié.

Tout reste vaguement théorique. De plus ces PPI sont basés sur des études réalisées sur
la sûreté des réacteurs nucléaires – le rapport WASH-1400. Ce rapport date de… 1975 !
Le rapport ne prend également pas en compte les effets à long terme d’une exposition
aux radiations, ni les morts survenus dans les premières 24h de l’accident.

Dans l’Aube, autour de la centrale de Nogent-sur-Seine, le PPI concerne à peine
quelques milliers d’ habitants dans plusieurs communes se situant dans le rayon de
10km. A Fukushima, la zone évacuée correspond à deux fois celle prévue par les PPI en
france, on serait donc bien loin chez nous des 215.000 personnes évacuées au Japon ?

Nos élus locaux commencent-ils d’ailleurs à se pencher sur le problème ? Peu s’en pré-
occupent. Hélas, car voici la question qui fâche: comment feraient nos autorités en l’état
si elles devaient évacuer une telle zone autour de Nogent ? La proximité d’une centrale
comme Nogent et des villes comme Paris ou Troyes rend la question d’autant plus pré-
occupante, car les plans d’évacuation des populations autour cette centrale nucléaire ne
répondent en rien aux scénarios les plus pessimistes.

La propagande nucléocrate est de nous faire croire qu’il est impossible de faire autre-
ment. Il faudrait donc accepter de léguer à nos enfants cette fatalité ? Accepter l’idée
qu’il faut vivre avec ces dangers qu’on nous impose ?
Parce que le nucléaire n’apportent aucune réponse à la crise énergétique, ni à celle
du climat, parce qu’il présente des risques inacceptables, parce que la croissance des
déchets toxiques est ingérable, parce la sécurité n’y est pas… faisons de l’élection prési-
dentielle l’opportunité d’un vrai débat sur la question énergétique en France.

Maxime Beaulieu pour le bureau EELV-Aube,
porte-parole du groupe local Europe Ecologie/Les Verts – Aube

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