Un train de déchets nucléaires a traversé notre région, étiez-vous au courant ?

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Hier, mercredi 7 septembre, un convoi de déchets nucléaires a quitté le terminal ferroviaire de Valognes (Manche) à destination de la Suisse, traversant la Champagne-Ardenne, de 22 heures à 5
heures, faisant une longue halte à Châlons-en-Champagne (Marne). Les élu/es écologistes du Conseil Régional s’insurgent que ni la population, ni les responsables politiques n’aient été rendu/es
destinataires de la moindre information, ni sur le tracé emprunté, ni sur la nature des déchets transportés.

Selon le communiqué publié hier par AREVA il s’agit du retour en Suisse de déchets métalliques compactés issus des opérations de traitement des combustibles usés de la centrale nucléaire suisse
de Goesgen.

En dehors de celle diffusée par des fuites dans la presse régionale, aucune information n’était donnée aux usagers. Aucune précaution particulière n’était prise pour leur protection et leur
sécurité ; rien n’entravait la possibilité d’incursion sur les voies, voire d’atteinte malveillante au chargement, alors même que régulièrement, les autorités françaises ne cessent de nous
alerter sur les risques terroristes menaçant la France, au nom desquels le plan vigipirate est au niveau rouge renforcé.

Pourtant, le chargement de ce train était tout sauf inoffensif. Le convoi de déchets dégageait de grandes quantités de chaleur et exposait à des radiations ionisantes les personnes situées à
proximité, à des niveaux potentiels – au vu des normes en vigueur – pouvant atteindre 20 000 fois la radioactivité naturelle. Pour protéger notre santé, heureusement, les hauts parleurs
émettaient régulièrement des messages d’alerte, précisant que « pour des raisons sanitaires », « il est interdit de fumer dans la gare ». Mais sur la radioactivité, rien !

Précisons par ailleurs que ces transports, qui traversent notre région plusieurs fois par an, sont totalement inutiles pour la production électrique française. C’est pourtant au nom de celle-ci
que la population française est exposée au risque nucléaire. Non seulement, ces milliers de kilomètres à haut risque ne contribuent à produire le moindre kWh d’électricité, mais ils ne permettent
même pas de réduire la quantité de déchets hautement radioactifs, ni de réduire leur radioactivité. Les élu/es EELV rappellent enfin que l’Autorité française de sûreté nucléaire a, par le passé,
exprimé « publiquement ses réserves » sur les contrats passés entre AREVA et certaines sociétés étrangères.

Les élu/es EELV exigent que les dispositifs législatifs soient renforcés, afin de rendre obligatoire la transparence auprès des élus et de la population, et demandent que leur soit nous indiqué
quel dispositif préventif a été mis en place pour éviter tout accident ou acte terroriste, et quel dispositif d’alerte, de réaction et d’évacuation est prévu dans le cas d’un accident ferroviaire
ou d’une action terroriste frappant ce train ? Au moment où le Président de la République ne cesse de nous répéter que le nucléaire français est le plus sûr du monde, nous attendons impatiemment
les réponses du Préfet.

Si AREVA, la SNCF, les services de l’Etat se refusent à ce type de mesure, est-ce parce qu’ils en redoutent les effets ? Il leur serait si simple de faire œuvre de transparence, puisque, si l’on
en croit les commentaires accompagnant ce type de convoi, il n’y a aucun risque. Le Président de la République ne cesse d’ailleurs de nous répéter que le nucléaire français est le plus sûr du
monde, nous attendons impatiemment les réponses du Préfet.

Rappelons enfin que le 23 mai dernier, à l’initiative du groupe Europe Ecologie Les Verts du Conseil Régional, présidé par Christophe Dumont, le Conseil Régional de Champagne-Ardenne s’est
prononcé pour une transparence sur les tracés et le contenu des convois auprès des élus concernés. Le silence observé par les différents acteurs hier encore demandait une réponse ferme des élu/es
que nous sommes.

 

Lien vers le billet d’humeur d’Eric Loiselet : http://www.ericloiselet.fr/Encore-un-convoi-de-dechets-de-La-Hague-vers-la-Suisse-via-Reims-et-Chalons-sans-information-reelle-de-la-population_a143.html